Maximilien Kolbe

Maximilien Kolbe (Rajmund Kolbe à l’état civil), né le 8 janvier 1894 à Zduńska Wola et mort le 14 août 1941 à Auschwitz, est un frère franciscain conventuel polonais, prêtre, fondateur de l’association de fidèles « Mission de l’Immaculée » et du monastère de Niepokalanów.

Très attaché à l’indépendance de la Pologne (pays précédemment partagé entre l’Allemagne et la Russie), il était également opposé à la franc-maçonnerie et farouchement opposé aux dictatures communistes et national-socialiste. Il est aussi à l’origine, durant l’entre-deux-guerres, de publications catholiques caractérisées par un antijudaïsme.

Arrêté par la Gestapo pour la teneur anti-nazie de ses publications et pour la protection apportée aux personnes persécutées réfugiées à Niepokalanów, il est détenu dans le camp de concentration d’Auschwitz, où il s’offre de mourir à la place d’un père de famille polonais, Franciszek Gajowniczek, qui a apporté son soutien aux juifs persécutés par l’Allemagne nazie. Les autorités du camp, après avoir condamné Maximilien Kolbe à mourir de faim en compagnie de neuf autres personnes, l’achèvent au moyen d’une injection de phénol.

Canonisé en 1982 par le pape Jean-Paul II, il est vénéré dans l’Église catholique sous le nom de « saint Maximilien Kolbe » et liturgiquement commémoré le 14 août.

En 1917, à Rome, il fonde la Mission de l’Immaculée (M.I.) — dont le nom latin est Militia Immaculatæ, soit « Armée de l’Immaculée » — association fondée « sur le don total à l’Immaculée Conception pour devenir un instrument entre ses mains » dont l’objectif est notamment de lutter contre la franc-maçonnerie, Il en crée en janvier 1922 le journal catholique Chevalier de l’Immaculée (Rycerz Niepokalanej, Miles Immaculatæ, au sens littéral : « soldat de l’Immaculée »)

Camp d’Auschwitz

Le 28 mai, il est transféré vers le camp d’Auschwitz, sous le matricule 16670. Tandis qu’il ne lui reste qu’un poumon et un quart du restant, il travaille sans se plaindre et ne perd jamais une occasion de venir en aide aux détenus de son groupe. En juillet 1941, un prisonnier du bloc 14, où se trouve le père Kolbe, parvient à s’échapper. Le règlement du camp exigeait, pour décourager les évasions, que dix détenus fussent exécutés en cas d’évasion d’un homme. Le Hauptsturmführer de la SS Karl Fritzsch ordonne donc en représailles que dix des 599 prisonniers du bloc soient condamnés à mourir de faim et de soif au bloc 11 ; qui sont sélectionnés dans le bloc 14, dont Franciszek Gajowniczek, un sergent de l’armée polonaise, père de famille.

Maximilien Kolbe entend Gajowniczek s’écrier « Ma pauvre femme ! Mes pauvres enfants ! Que vont-ils devenir ? ». Le religieux propose alors de mourir à sa place. Fritzsch le questionne et exige de lui une identité. Ses paroles exactes ont été oubliées, mais selon une version couramment rapportée, elles auraient été : « Je suis un prêtre catholique de Pologne ; je voudrais prendre sa place, car il a une femme et des enfants ». Les nazis consentent à la substitution ; les dix prisonniers sont enfermés dans un bunker souterrain du camp à peine éclairé par des ouvertures étroites, le « bunker de la faim ». Bien que la faim et la soif poussent habituellement les condamnés à la folie, aux hurlements et à s’entre-tuer, le gardien du bunker témoignera qu’en très peu de temps, le prêtre Maximilien réussit à faire régner le calme et la piété entre ses compagnons de cette tragédie, au moyen de prières et d’oraisons pour chrétiens comme pour Juifs (hymnes, psaumes, etc.).

Après trois semaines sans nourriture et sans eau, le père Kolbe demeure en vie, alors que tous ses compagnons sont morts. La place venant à manquer, il est exécuté le 14 août 1941 d’une injection d’une dose létale de phénol dans le bras par le kapo Hans Bock.

Le 10 octobre 1982, malgré l’avis défavorable de la Congrégation pour la Cause des Saints, il est canonisé comme martyr par le pape Jean-Paul II « en vertu de son]autorité apostolique ». Il est le seul à avoir été honoré d’abord comme confesseur, puis comme martyr. Deux miracles attribués à l’intercession de Maximilien Kolbe ont permis sa canonisation : la guérison d’Angela Testoni, atteinte de tuberculose, en juillet 1948, et celle de Francis Ranier, atteint de calcification artérielle, en août 1950. Ayant survécu à la captivité, Franciszek Gajowniczek assistera à la canonisation de son sauveur en 1982. Le pape, Jean-Paul II, en fit un modèle pour la société d’aujourd’hui et la nouvelle évangélisation et retint notamment de Maximilien Kolbe l’importance de la consécration à la Trinité par la Vierge Marie et de l’annonce de l’Évangile par les médias.

Le 29 juillet 2016, à l’occasion du 75e anniversaire de la mort de Maximilien Kolbe et des JMJ de Cracovie, le pape François se rend au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz et prie dans la cellule de Maximilien Kolbe.

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